Articles du Parisien sur le 1,4-dioxane en Ile-de-France : on fait le point

Dernière mise à jour :  lundi 26 août 2024
Le laboratoire d'analyse de l'usine de Choisy-le-Roi (94).

Suite à la parution dans la presse d'articles du Parisien - en 2023 puis en août 2024 - rapportant les résultats d’une étude de l’Anses, indiquant la présence d’un solvant le 1,4-dioxane dans plusieurs sites d’Ile-de-France, le SEDIF vous informe.

Le 1,4-dioxane est utilisé comme stabilisant dans des solvants chlorés et comme solvant dans de nombreux produits, y compris des cosmétiques. Il a été classé par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme pouvant être cancérogène pour l’homme (groupe 2B), mais ce caractère cancérogène n’a pu être parfaitement démontré. Cette molécule ne fait pas partie des paramètres réglementés dans l’eau potable en France et en Europe.

L’étude de l’Anses

Pour cette étude exploratoire de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dont l’objectif est de rechercher la présence de contaminants émergents, afin d’évaluer l’exposition de la population à ces nouvelles molécules, le Laboratoire National d’Hydrologie de Nancy (LNH), mandaté par l’Anses, a réalisé des prélèvements à l’usine de Méry-sur-Oise le 11 octobre 2021, sur l’eau brute (rivière Oise) et l’eau produite par l’usine. Une concentration de 1,4-dioxane de 0,781 µg/L dans l’eau brute et de 0,408 µg/L dans l’eau produite ont été mesurées.

Suite à ces résultats, le LNH a réalisé une seconde campagne de mesures le 2 mai 2023, qui n’a cette fois pas détecté le 1,4-dioxane, ni dans l’Oise, ni dans l’eau produite de l’usine de Méry-sur-Oise.

En l’absence de plus de données, il n’était pas possible de conclure sur la présence régulière ou ponctuelle de la molécule dans l’eau de Méry-sur-Oise. Aussi, le SEDIF a-t-il intégré dans son programme de recherche un suivi mensuel de ce paramètre sur les eaux brutes et produites de ses 3 usines de traitement d’eau superficielle (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry-sur-Oise) et sur l’usine de traitement d’eau souterraine de Savigny-le-Temple (Arvigny) pour documenter la fréquence d’apparition de cette molécule.

Concernant la valeur de 4,8 µg/L évoquée dans l'article de 2023, elle ne concerne pas toute l’Ile-de-France et encore moins toutes les usines mais seulement un point d’intérêt mesuré dans le département des Yvelines, point d’intérêt lui-même sélectionné du fait de son emplacement géographique en lien avec une pollution aux solvants chlorés dans les années 1980. Ce site n’est pas un site exploité par le SEDIF.

Un suivi mensuel

Depuis juillet 2023, le SEDIF met en œuvre un suivi mensuel du 1,4-dioxane sur l’eau brute et l’eau produite des usines de Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne, Méry-sur-Oise et Arvigny (Savigny-le-Temple).

Il n’a jamais été détecté dans les eaux brutes et les eaux produites des usines de Choisy-le-Roi et Neuilly-sur-Marne, et une seule fois à l’usine d’Arvigny (0,45 µg/L dans l’eau brute et 0,26 µg/L dans l’eau produite). La molécule est plus souvent mesurée dans l’Oise (dans 75% des prélèvements, avec une valeur maximale de 2,80 µg/L), ainsi que dans l’eau produite de l’usine de Méry-sur-Oise (détectée dans 40% des prélèvements, avec une valeur maximale de 1,30 µg/L).

Ces concentrations sont bien inférieures à la valeur guide recommandée pour l’eau potable définie par l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) de 50 µg/L.

Un suivi mensuel est effectué, comme ici au laboratoire de Méry-sur-Oise (95).

L'OIBP, une technique très efficace

Le SEDIF a fait le choix d’ajouter sur ses usines de traitement d’eau de surface (Choisy-le-Roi, Neuilly-sur-Marne et Méry-sur-Oise) une nouvelle étape membranaire, avec notamment des membranes d’Osmose Inverse Basse Pression (OIBP).

Cette technologie permet de retenir les micropolluants. Les études menées en 2023 montrent qu’elle est plus efficace que la nanofiltration déjà en place sur l’usine de Méry-sur-Oise. En effet, quand l’abattement du 1,4-dioxane ne dépasse pas 30% pour la nanofiltration, il est supérieur à 95% pour l’OIBP. Les membranes d’OIBP seront installées progressivement sur l'usine de Méry à partir de 2026 dans le cadre de la mise en œuvre du projet "Vers une eau pure, sans calcaire et sans chlore". 

Pas de crainte pour la consommation de l'eau du robinet

Enfin, sachez que si ces valeurs indiquaient un risque pour la consommation humaine, l’Agence Régionale de Santé (ARS) prendrait immédiatement un arrêté limitant ou interdisant la consommation de l’eau.

L’eau du robinet peut donc continuer à être consommée sans risque pour la santé.