Au-delà des frontières
Le SEDIF affecte à des actions de solidarité internationale un montant équivalent à 1,15 centime d’euro par m³ d’eau distribué. Depuis 1986, il a contribué pour plus de 40 millions d’euros à des opérations ayant bénéficié à plus de cinq millions de personnes dans une vingtaine de pays.
Améliorer l’accès à l’eau potable dans les pays en développement, voilà l’impératif moral de la coopération internationale identifié depuis 35 ans par les élus des communes membres du SEDIF.
Outre les gouvernements et leurs agences de développement, les acteurs structurants des grandes métropoles comme le SEDIF disposent en effet d’un savoir-faire et d’une capacité de gestion particulièrement adaptés en matière de développement.
Dès 1986, les élus du Syndicat ont décidé d’affecter, sur le budget du SEDIF, une participation aux actions de solidarité conduites par des ONG de droit français dans le domaine de l’eau, au sein de pays dont l’histoire était liée à celle de la France. En février 2005, le Parlement a consacré cette initiative en adoptant à l’unanimité une loi confortant une pratique devenue historique : la loi Oudin-Santini, qui permet aux communes et leurs groupements d’affecter à leur action extérieure jusqu’à 1% des ressources inscrites aux budgets annexes d’eau et d’assainissement.
L’objectif de départ est progressivement passé d’un montant d’un centime de franc à un centime d’euro par mètre cube d’eau vendu. En 2022, le SEDIF a versé 2,4 millions d’euros aux ONG partenaires et a contribué depuis 1986 à hauteur de 40 millions d’euros à des opérations bénéficiant à plus de cinq millions d’habitants vivant en Afrique, en Asie et en Haïti.
De fait, 85 % des bénéficiaires vivent dans des pays d’Afrique subsaharienne et en Haïti, qui comptent parmi les pays les plus pauvres de la planète.
Aussi, le Syndicat ne s’engage qu’avec des collectivités qui manifestent une ambition forte de maîtriser l’exploitation des infrastructures et équipements, et à terme d’autofinancer le fonctionnement du service.
De fait, cette approche partenariale s’inscrit dans la volonté du SEDIF de ne pas intervenir en « chevalier blanc » mais de véritablement faire émerger des dynamiques de co-construction et de transfert de compétences, pour asseoir la viabilité des projets une fois que l’aide extérieure cesse. Là où la compétence de l’eau potable relève des communes, certaines ont même organisé leur gestion de service à l’image du SEDIF.
Des projets au long cours impliquant les acteurs locaux
Au rang des projets phares, on trouve celui de la région de Maradi au Niger, où l’eau de surface est rare et les puits profonds. Depuis 10 ans, le SEDIF y accompagne les autorités locales pour remettre à niveau 115 systèmes vétustes et relancer ceux qui étaient à l’arrêt. Actuellement, il aide quatre communes du canton de Kanembakaché à créer 16 nouveaux systèmes desservant 22 villages.
Au Mali limitrophe, dans la région de Kayes, le Syndicat aide depuis 10 ans à la création de quatre réseaux d'eau potable et à la solarisation de cinq autres (création de forages, pose de pompes solaires pour le pompage, pose de conduites etc.).
Enfin, un peu plus au sud du continent, à Madagascar, le SEDIF a soutenu depuis 2011 l’émergence de quatre nouveaux services d’eau potable et la remise à neuf de trois autres. Par ailleurs, la création sur place de nouveaux métiers liés au service de l’eau a entraîné la formation nécessaire des acteurs et co-contractants locaux.
Au regard de la crise sanitaire du COVID, qui a placé un focus tout particulier sur la nécessité d’un accès à l’eau potable pour tous et de la crise sécuritaire et climatique qui agitent la planète, la solidarité du SEDIF envers les pays les plus en difficulté semble plus que jamais d’actualité pour rendre disponible ce bien essentiel qu’est l’eau à boire.