Les travaux sur le réseau d'eau potable

Le Service public de l’eau gère un patrimoine industriel de grande envergure, permettant d’alimenter en toute sécurité près d’un Francilien sur deux. Le maintien de l’excellent niveau de qualité et de sécurité sanitaire nécessite des investissements lourds sur plusieurs années.

Sur les 8000 km de canalisations, le rendement du réseau du SEDIF atteint 90 % (en 2023) ce qui témoigne du haut niveau de performance de son réseau mais aussi des efforts importants mis en œuvre par le SEDIF pour préserver et améliorer son patrimoine. 

➡️ Concernant les conduites de transport : elles cassent rarement mais peuvent occasionner des dommages importants aux personnes et aux biens et fragiliser le réseau de transport le temps de l’indisponibilité de la conduite. Ces conduites sont en outre difficiles à réparer, compte tenu des diamètres, de leur localisation sous des voies fortement circulées, à des profondeurs qui peuvent être importantes. En 2024, environ 11,6 M€ HT ont été consacrés à leur renouvellement

➡️ Concernant les conduites de distribution : elles représentent l’essentiel du linéaire (environ 7 200 km) avec des taux de casse plus élevés. En 2024, pour un budget d'environ 33 M€ HT, ce sont 41 km de réseau de distribution qui ont été renouvelés, dans le but de diminuer ce nombre de casse et de fuites annuelles et d’anticiper les importants besoins d’investissements futurs de renouvellement, notamment du fait du pic de construction des années 1930. Depuis 2020, le programme de renouvellement des canalisations de distribution fait l'objet d'un co-financement par la Banque de Développement du Conseil de l'Europe (CEB).

Le SEDIF fait appel aux techniques de pose sans tranchée à hauteur de 15 % pour le renouvellement des conduites de distribution et dès que cela est possible pour les conduites de transport. Ces techniques minimisent l'impact des travaux sur les chaussées et réduisent considérablement les nuisances pour les riverains.

💧 Au global, en ajoutant au renouvellement opéré par le SEDIF, les travaux délégués et les dévoiements liés aux tiers, le Service public de l'eau renouvelle près de 1 % de son linéaire par an.

Enquêtes de satisfaction travaux

Les travaux de sectorisation

Pour localiser plus rapidement les fuites non visibles, garantir et améliorer son rendement de réseau, le SEDIF a choisi de sectoriser ce dernier pour mieux le surveiller. Les travaux, lancés en 2019, se poursuivent à un bon rythme. Le rendement est l’indicateur de référence pour mesurer la performance d’un réseau d’eau potable. Il est le rapport entre le volume d’eau consommé à la fois par les usagers (particuliers, industriels et par le service de l’eau pour la gestion du dispositif d'eau potable) et le volume d'eau potable introduit dans le réseau de distribution.

Moins il y a de fuites, plus le rendement est élevé. De fait, maîtriser le rendement du réseau permet de diminuer les prélèvements dans les ressources en eau.

En zone urbaine, la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 fixe un seuil minimal de 85 % de rendement. Avec un rendement de 90 % en 2023, le SEDIF se situe parmi les services publics d’eau les plus performants en France (la moyenne nationale est d'environ 80 %). Pour maintenir ce rendement de haut niveau, le SEDIF, en complément de l’action de son délégataire chargé de rechercher et de réparer les fuites, déploie la sectorisation de son réseau.

Sectoriser pour mieux analyser

La sectorisation consiste à instrumenter et à cloisonner le réseau pour créer des secteurs sur lesquels les volumes entrants, sortants et mis en distribution sont mesurés en continu grâce à des débitmètres.

Le suivi et l’analyse des données issues de la sectorisation et de la télérelève permettent alors de localiser précisément les pertes sur chacun des secteurs et de prioriser ainsi les actions/réactions d’exploitation comme les recherches de fuites non visibles.

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Les DEFIS du SEDIF : sectoriser le réseau pour mieux préserver la ressource

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

On est aujourd'hui sur le chantier de Clichy-la-Garenne pour une opération de sectorisation et de modulation de pression. L'objectif des travaux ici, c'est de créer une grande chambre enterrée dans laquelle on va venir mettre des équipements hydrauliques dont une vanne de modulation de pression, un débitmètre et des capteurs de pression.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le découpage du réseau du SEDIF en petits secteurs permet finalement grâce à des débitmètres, donc des organes de comptage, d'analyser et de suivre les volumes qui vont entrer et sortir sur ce secteur afin d'analyser ces volumes.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Et toutes ces données qui sont connectées, elles sont envoyées à l'usine de Méry-sur-Oise.

C'est une chambre qui a des dimensions relativement importantes sur une conduite qui est de diamètre 1000 mm, donc un mètre de diamètre, qui fait partie des plus grosses canalisations du SEDIF.

On a deux dispositifs, donc comme on le disait, on a un débitmètre qui permet de compter les volumes qui passent dans le réseau et ainsi mieux détecter les fuites qu'il y a dans le réseau, sur les communes de Clichy et Levallois. Et on a aussi une vanne de modulation qui va permettre de moduler la pression c'est-à-dire l'abaisser sur les périodes de basse consommation.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le rendement du réseau, c'est vraiment l'indicateur de performance de notre réseau. C'est le rapport entre le volume consommé par les usagers sur le territoire par rapport au volume qu'on met en distribution sur le réseau. Le fait de mesurer le rendement va permettre d'orienter la recherche active de fuites. Et qui dit moins de fuites, dit moins de volumes mis en distribution sur le réseau et donc une meilleure gestion de la ressource en eau.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Ce dispositif va permettre de réaliser des économies de l'ordre de 150 000 m3 économisés par an, ce qui représente 60 piscines olympiques.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le rendement du SEDIF en 2021 s'élève à plus de 90 %. Et c'est l'un des rendements les plus performants de France.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Ce chantier est un des plus importants chantiers de sectorisation de par la taille de l'ouvrage et la taille de la canalisation. Et on va aussi installer des équipements de taille très importante, notamment la vanne de modulation qui est une des plus grosses jamais installées sur le réseau en France.

La traque aux fuites

Depuis 2020, le Service public de l’eau a mis en place un algorithme permettant de calculer le rendement quotidien du réseau pour l’optimiser. Les millions de données de la télérelève et de la surveillance du réseau (débit, pression, compteurs) sont injectées en continu dans un module de calcul spécifique du ServO.

Ainsi, il est possible de suivre l’évolution journalière des pertes en distribution sur la totalité du territoire et d’établir des bilans secteur par secteur afin d’orienter sur le terrain, de manière plus efficace, la recherche active de fuite et économiser des volumes perdus pour une meilleure gestion de la ressource en eau.

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Les DEFIS du SEDIF : sécurisation de l'alimentation en eau potable entre Livry-Gargan & Villeparisis

Prise de parole d’Adrien Monthioux, chargé d’opérations – Service Canalisations

Le chantier, c'est un chantier de restructuration du réseau de transport entre Livry-Gargan et Villeparisis. Le but est de renforcer le maillage du réseau (Boulevard Schumman : pose d’une nouvelle canalisation en tubage DN 300 sur 1,2 km jusqu’au printemps 2024). Derrière il y a une deuxième phase avec le renouvellement de la canalisation existante où on vient tuber en fait une nouvelle canalisation dans l'ancienne. On fait du soudage de canalisations en PEHD (Polyéthylène haute densité) avec des barres de 12 mètres sur une distance d'à peu près 500 mètres. C'est des travaux qui nécessitent un poste de soudure, des tuyaux en PEHD et donc un certain nombre de matériel comme une pelle pour manœuvrer et un treuil, comme je disais, de 20 tonnes qui permet de tirer l'ensemble du puit d'entrée au puit de sortie.

Ce projet a nécessité un investissement de 6 à 7 millions d'euros de la part du SEDIF. C'est un investissement important et ça prend en compte l'ensemble du projet c'est-à-dire depuis l'étude de faisabilité jusqu'à la réalisation des travaux.

La stratégie du SEDIF, c'est d'avoir un réseau performant, d'avoir une vision à plus ou moins long terme des investissements à réaliser, donc au moins sur une dizaine d'années. D'avoir une politique de renouvellement du réseau cohérente par rapport aux 8000 km de canalisations qu'il y a sur le territoire. Et également l’entretien des usines et les ouvrages qui vont permettre d'envoyer l'eau dans les réseaux.

Dans le cadre du projet, il y a eu la réalisation d'une chambre de chloration et de deux chambres de débitmètres. Là où nous sommes, c'est au droit de la chambre de chloration donc elle est sous nos pieds mais dans le cadre de ces travaux, on travaille en collaboration avec les communes et parfois les départements. Et suite à ces travaux, nous avons réalisé une nouvelle placette en collaboration avec la ville de Livry-Gargan. On a fait quelque chose de beaucoup plus aéré et en cohérence avec l'aménagement urbain qu'il y a sur la commune.