Le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France (SEDIF) entretient des contacts réguliers avec les grandes agglomérations dans le monde.
Le Club des Grands Services d’Eau a été créé à l’initiative du SEDIF, sur proposition de Veolia Eau d’Île-de-France en 2011. Partant du constat que la gestion de l’eau doit relever aujourd’hui de nouveaux défis, liés au changement climatique, à la croissance démographique et à la métropolisation du monde, à l’accroissement des normes sanitaires et environnementales, à l’élévation des standards de niveau de vie et d’attentes des usagers, à l’évolution des technologies qui offrent aussi de nouvelles possibilités, les élus du SEDIF ont souhaité mettre en place des échanges de connaissances et de savoir-faire à l’échelle internationale.
🌍 Une instance d'échanges de dimension internationale
L'eau fait partie des grands enjeux contemporains, en particulier pour les villes du 21ème siècle, où les infrastructures et les services publics doivent être à la hauteur des attentes toujours plus élevées de populations toujours plus exigeantes. Préservation de la ressource, sécurité sanitaire de l'eau distribuée, modernisation de la relation clientèle, prise en compte des plus pauvres, transparence et gouvernance, gestion des crises..., les services d'eau sont aujourd'hui confrontés à des problématiques en constante évolution et de plus en plus diverses, sous le regard vigilant de consommateurs éduqués. Face à ces défis, des réponses techniques sont développées par certains opérateurs, qui pourraient être reprises par d'autres ou inspirer de nouvelles solutions.
Le Club des grands services d'eau est un partenariat de dimension internationale rythmé par des rencontres régulières, des visites d'installations, des échanges collaboratifs. L'adhésion d'un membre donne lieu à la signature d'un accord de coopération sur quelques thèmes prioritaires relatifs à des problématiques spécifiques.
Le but est de partager les meilleures pratiques et d’inspirer de nouvelles avancées profitables à tous, dans un cadre au fonctionnement très souple. Une fois engagés par les élus, les échanges se poursuivent entre les équipes techniques, des rencontres protocolaires pouvant être organisées, notamment pour l’adhésion de nouveaux membres.
🔎 Des grands débats aux travaux pratiques
Au sein du Club des Grands Services d'Eau du monde sont abordées de nombreuses problématiques, des échanges entre élus et services sont mis en place, des rencontres régulières organisées, des études réalisées en commun, dans le but d’apporter à tous les partenaires les bénéfices du partage de l’expérience de chacun. L'approche du Club est volontairement pratique et opérationnelle : les échanges portent sur les solutions que chaque collectivité a mises au point ou souhaite traiter pour ses propres enjeux.
👥 Des réunions plénières tous les 3 ans
La première rencontre plénière des 12 et 13 décembre 2013 trois ans après sa création a consolidé la démarche multilatérale, la dynamique de collaboration sur les enjeux communs. La deuxième des 9 et 10 novembre 2016 a réuni au Palais Brongniart les membres sur le thème de la ville numérique et résiliente, avec au programme des témoignages d’experts pour une vision prospective intégrant les objectifs de l’accord de Paris post COP21 sur le changement climatique.
En 2019, les 14 et 15 novembre, une troisième rencontre a été consacrée à la gestion de crise : humanitaires ou sociales, technologiques ou environnementales, les crises sont multiples et s'y préparer est une mission essentielle de tout service d'eau, avec comme souci constant la continuité de service et la préservation de la santé des consommateurs.
Enfin, le 22 mars 2021, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, et en pleine crise sanitaire mondiale, les membres du Club se sont réunis en mode phygital pour une session consacrée à la gestion de la crise Covid-19 : "Une épreuve pour les services d'eau". Animée depuis Paris comme une émission de TV, cette réunion a permis un large retour d'expérience quant aux différents aspects de cette gestion de crise : enjeu sanitaire, communication, organisation des ressources humaines, des approvisionnements... et bien sûr leçons à tirer.
Réunion du Club des grands services d’eau du monde 2021 : le discours d'ouverture d'André Santini
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Réunion du Club des grands services d’eau du monde 2021 : le discours d'ouverture d'André Santini - 19 mars 2021
Mesdames et Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les élus, Chers amis,
J’ai l’honneur et le plaisir de vous accueillir, virtuellement, en raison du contexte sanitaire, à cette nouvelle édition du Club des grands services d’eau. Je regrette de ne pouvoir vous recevoir, comme j’en ai l’habitude, mais je tiens à vous dire ma joie sincère de vous retrouver. Je salue Veolia Eau d’Île-de-France, qui a su trouver grâce au numérique, une solution qui, je l’espère, répondra pleinement à vos attentes. Je vous remercie d’être si nombreux à participer à cette quatrième édition du Club des grands services d’eau. Créé il y a dix ans, il n’a cessé de se développer. Né du constat qu’il n’y avait pas, pour les grands services d’eau urbains, d’instance de dialogue et de coopération à l’échelle mondiale, le Club s’étend aujourd’hui sur tous les continents.
Notre précédente réunion de novembre 2019 était consacrée au thème « crise et résilience ». Mon esprit visionnaire, bien connu, a encore frappé… L'histoire a voulu que ce thème soit prémonitoire, ou en tous cas bien choisi… Au lendemain d’une annus horribilis, notre événement se devait de revenir sur la période éprouvante que nous venons de traverser. Éprouvante et pourtant particulièrement décisive pour nous, services publics de l’eau de tout pays. L’année passée a ébranlé nombre de nos convictions et de nos acquis mais a mis en lumière l’importance de nos services, et très souvent aussi, leur indéniable qualité. Nous avons su rassurer nos concitoyens, alimenter les hôpitaux et délivrer un service indispensable. L’eau potable à domicile est un service essentiel, encore plus lorsque les populations sont confinées. Se laver les mains régulièrement a été le premier des gestes barrières et un des meilleurs remparts contre la maladie. Il a donc fallu trouver en un temps record des solutions pour assurer ce service vital malgré la pandémie. Il a fallu garantir la qualité sanitaire de notre eau tout en répondant aux questions angoissées de nos concitoyens. Et il faudra bien sûr tirer les leçons de cette crise qui, au moment où nous parlons, se prolonge encore et dont on ne peut prédire la fin avec certitude malgré l’accélération de la vaccination. Cette crise sanitaire a été et reste, un défi pour l’avenir. A nous maintenant de nous réinventer !
Nous avons ainsi souhaité faire de cette rencontre internationale un lieu d’échanges, de retours d’expérience, de partage de bonnes pratiques, de savoir-faire, en revenant aussi sur les écueils à éviter. La gestion de l’eau doit relever de nouveaux challenges, liés notamment au changement climatique. Enjeu sanitaire, organisation de crise, communication, relation au consommateur et bien sûr, anticipation de futurs risques, les thèmes abordés autour des quatre tables rondes aujourd’hui, sont volontairement très concrets et aideront, j’en suis sûr, à améliorer au quotidien le service de l’eau dans vos villes et vos pays. S’enrichir des connaissances de chacun, c’est bien la vocation de ce Club. L’objectif est aussi, ne l’oublions pas, de rassembler des services publics de l’eau du monde entier.
Je souhaite la bienvenue aux villes qui ont décidé de nous rejoindre : deux capitales de deux pays de notre Vieux Continent, de cette Europe orientale qui poursuit son développement et trouvera dans notre Club un nouvel espace de dialogue constructif. Bienvenue à Sofia et Tirana, bienvenue à la Bulgarie et à l’Albanie, bienvenue à vous, au nom de tous les membres.
Cette journée se décompose en deux demi-journées, afin de tenir compte des fuseaux horaires. Remercions les nouvelles technologies – vous savez que nous y sommes très attachés - de nous permettre de nous réunir malgré tout. Les contraintes sanitaires sont variables selon les pays et très évolutives, mais dans l’ensemble les longs voyages restent compliqués à entreprendre. Nous espérons que dans les prochains mois, à nouveau, nous pourrons nous voir dans un contexte plus convivial. Chaque adhésion rend notre Club plus attractif, et j’ai bon espoir que certains participants à cette journée décident à leur tour de nous rejoindre. C’est très simple et c’est sans frais : nous avons voulu que le Club des Grands services d’eau soit ouvert, sans contrainte ni engagement financier, que chacun soit libre de contacter d’autres membres sans autre procédure que la convivialité et l'esprit de coopération.
Aujourd’hui participent quatorze grands services dont quatre ne sont pas membres : New York, Lima, Milan et Belgrade. Merci à eux et à vous tous de votre présence et de vos contributions. Nous avons aussi des représentants connectés qui assisteront à nos débats comme Oman et Dehli, bienvenue à eux aussi. Au total, une vingtaine de collectivités et environ 300 personnes connectées. Je vous remercie de votre écoute, forme le vœu que de cette crise mondiale émergent des solutions pour un avenir meilleur et vous adresse, en mon nom et au nom de l’ensemble du Syndicat des Eaux d’Île-de-France, une enrichissante journée de travail !
Réunion du Club des grands services d’eau du monde 2021 : le discours de clôture d'André Santini
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Réunion du Club des grands services d’eau du monde 2021 : le discours de clôture d'André Santini
Mesdames et Messieurs les présidents, Mesdames et Messieurs les élus, Chers amis,
Au terme de cette réunion, je voudrais encore une fois vous remercier tous pour votre participation active. Sur ce sujet encore si actuel du COVID-19, la mise en commun de nos expériences nous rendra plus forts face à cette pandémie.
Nos services d’eau sortiront de cette crise, c’est certain, mieux armés pour affronter ce genre de situation. Et quoi de mieux que réfléchir ensemble pour construire des réponses adaptées et durables aux risques de notre époque.
Je crois profondément à l’intelligence collective, à la coopération, dont notre Club est un bel exemple.
Comme en 2019, sur le thème de la résilience, le Club des Grands services d’eau démontre ici son utilité. Souhaitons qu’il continue de se développer.
Je salue à nouveau l’arrivée de Sofia et Tirana, peut-être Lima prochainement. Nous travaillons encore à l’attractivité du Club afin que certaines zones du globe y soient représentées : je pense à l’Afrique, où le défi de l’eau est souvent très aigu, au Moyen-Orient où l’eau est si rare et souvent un objet de tensions, l’Asie si nombreuse et si dynamique où la gestion des grands volumes est une vraie question, l’Europe du nord aussi, avec ses grandes réserves d’eau douce…
L’eau est un sujet avec une forte dimension culturelle. Le rapport à l’eau diffère d’une civilisation à l’autre, d’un pays à l’autre. Notre Club a vocation à réunir toutes ces approches diverses.
Je forme le vœu que notre Club se mondialise davantage, à l’image de notre humanité, à la fois diverse et unique.
Je vous invite à poursuivre le dialogue entre vous, au-delà de nos réunions plénières, à prendre contact les uns avec les autres, dans un cadre plurilatéral.
Nous avons voulu ce Club à taille humaine, orienté vers l'opérationnel : nous ne serons jamais cent ni même cinquante, et nous devons concentrer nos débats sur les innovations, les solutions concrètes à mettre en œuvre pour le bien de nos populations, face aux défis du changement climatique.
A vous de faire vivre ce Club, à vous d’échanger librement, sachez que le SEDIF sera toujours là comme point d’appui et comme carrefour à nos discussions à chaque fois que vous en aurez besoin.
En attendant, face au coronavirus, face à tous les aléas de notre temps, je vous souhaite du courage et de la volonté, de la force et de l'optimisme. Et je vous donne rendez-vous pour une prochaine réunion dans quelques mois.
📄 Les thèmes abordés dans le cadre du Club des Grands services d'eau
- L'approvisionnement continu de populations toujours plus nombreuses et plus concentrées, dans des conditions toujours plus complexes ;
- Sa qualité sanitaire, qui doit être assurée alors même qu'émergent de nouveaux polluants, issus des modes de consommation urbains, industriels, agricoles ;
- La préservation des ressources, souvent fragilisées par des pollutions diffuses nouvelles et croissantes d'une part, par des prélèvements quantitativement plus lourds d'autre part, et posant le problème du renouvellement naturel de la ressource en eau, la réduction de l’empreinte environnementale ;
- La modernisation des relations entre le service public et ses usagers/clients, avec la prise en compte de leurs exigences pour orienter les améliorations du service rendu ;
- Les innovations, la ville numérique, les apports des nouvelles technologies comme le télérelevé ou le système de pilotage ServO ;
- La gestion des situations de crises, c'est-à-dire le maintien de l'alimentation en eau des populations ou des services vitaux lors de circonstances exceptionnelles mettant en péril la continuité du service de l'eau et la résilience de réseaux ;
- La prise en compte des populations défavorisées, soit lors du déploiement de nouveaux réseaux liés à des opérations de rénovation urbaine (résorption de bidonvilles), soit dans le cadre d'une exploitation socialement responsable vis-à-vis des usagers les plus démunis.
- La gouvernance et la transparence de la gestion du service public de l’eau potable.
🗺️ Les membres du Club des grands services d'eau du Monde
Le Club des Grands services d’eau compte à ce jour quatorze membres : outre le SEDIF, Milwaukee (USA), Prague (République Tchèque), Rabat (Maroc), De Watergroep (Belgique), Shanghai (Chine), Sydney (Australie), Washington (USA), Mexico (Mexique), ABSA (région de Buenos Aires), Tanger (Maroc), Guayaquil (Équateur), Sofia (Bulgarie), Tirana (Albanie).
L’adhésion de ces deux dernières villes a été annoncée en mars 2021, le Club s’ouvrant ainsi à l’Europe centrale.