L'innovation, ADN du SEDIF
Les moteurs d’innovation sont nombreux pour le SEDIF : attentes des usagers à satisfaire, exploitation des données acquises en nombre et en continu, nouvelles approches de modélisation, bio-essais, matériaux plus performants, techniques de travaux, d’auscultation ou de surveillance etc.
Par le biais de partenariats ou de conventions de recherche et développement, mais aussi en promouvant les nouveaux outils du numérique comme le BIM ou les variantes dans la réalisation de ses chantiers, le SEDIF contribue à faire émerger des solutions d’avenir au bénéfice de ses usagers et bien au-delà de son territoire.
Objectif Smart SEDIF
Le plan d’investissement 2025-2036 repose sur la volonté du SEDIF de développer sa vision Smart du service, c’est-à-dire sa capacité à utiliser les nombreuses données issues des nouvelles technologies afin de gérer et optimiser en continu le service et de le rendre plus agile.
Afin d’adapter et de développer le système d’information du Service public de l’eau en fonction des besoins futurs, des évolutions technologiques et des enjeux réglementaires, les opérations prévues sont :
- le déploiement du BIM (Building Information Modeling) pour la gestion intégrée de tous les ouvrages du SEDIF pendant tout leur cycle de vie ;
- le passage du SIG en classe A (conduites & branchements) et le développement de la réalité augmentée ;
- le développement de l’open data afin de rendre accessibles les données publiques du service de l’eau dans le respect de leur nature ;
- la refonte des outils de gestion à destination de tous les types d'usagers (portail web et mobile, outils d’analyse et d’exploitation des informations) et le développement d’une relation citoyenne large (politique digitale du SEDIF, refonte des outils de communication) ;
- la refonte des systèmes de conduite des installations et des unités avec le renouvellement et la standardisation de l’ensemble du parc des 600 automates et le développement du jumeau numérique des installations.
La R&D, une priorité
Afin de toujours être à la pointe de l’innovation et dans une démarche à la fois de gestion patrimoniale mais également d’anticipation des risques sanitaires, le SEDIF alloue chaque année environ 1 % du budget consolidé du Service public de l’eau à la Recherche et au Développement (R&D).
Le programme de R&D repose sur deux piliers :
- Des études et partenariats initiés par le SEDIF, s’appuyant sur l’expertise de laboratoires universitaires, d’organismes de recherche et de bureaux d'études spécialisés, par voie de conventionnement ;
- Des études menées par Franciliane, délégataire, sous la supervision du SEDIF et sur la base d’un programme triennal co-construit et mis à jour chaque année.
La R&D initiée par le SEDIF
Pour affiner l’approche d’évaluation de l’impact du service de l’eau sur le milieu naturel et de la contamination chimique des eaux brutes superficielles (la Seine, la Marne et l’Oise), des bioessais se poursuivent depuis plusieurs années en amont et en aval des usines.
Pour la période 2025-2028, le SEDIF renouvelle également son engagement auprès du PIREN Seine (programme de recherche interdisciplinaire sur le bassin de la Seine, rattaché au CNRS et à l’Université Paris-Sorbonne).
Le SEDIF finance des travaux de recherche sur les thématiques suivantes :
- l’origine et les variations de la matière organique présente dans les eaux brutes superficielles avec l’Université Paris Est Créteil (UPEC) et le SIAAP
- les modalités de détection des microplastiques dans l’eau avec l’Ecole des Ponts-ParisTech et le SIAAP
- l'impact de la filière de traitement et du réseau de transport et distribution sur la diversité des amibes présentes dans le réseau d’eau, avec l’Université de Paris Saclay
- les dynamiques de développement du biofilm dans les réseaux chlorés et dans la perspective du projet Eau sans chlore, avec l’Université de Cergy
- les possibilités de diagnostic non destructif des canalisations de transport, dans une démarche de gestion patrimoniale du réseau, avec l’Université Grenoble Alpes
- la compréhension du vieillissement des conduites en fonte, dans le cadre de la Chaire REFFONDRE (Réseaux d’Eau en FONte, Durabilité, Remblais et REcyclage) en partenariat avec l’ENGEES (l’Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l‘Environnement de Strasbourg) et Saint-Gobain PAM.
Depuis 2023, le SEDIF pilote également un programme scientifique confié au BRGM sur le périmètre des usines de la Marne et de l’Oise dans le but d’évaluer les tendances d’évolutions qualitatives et quantitatives des principales ressources en eau dans un contexte de changement climatique.
Les comités d'experts : eau sans chlore & micropolluants
Sur l'eau sans chlore
La distribution d’une eau sans chlore est une démarche novatrice en France. Pour relever ce défi, le SEDIF a mis en place un comité d’experts « Eau sans chlore » regroupant des universitaires français et étrangers, des maîtres d’ouvrages pratiquant l’eau sans chlore (Grenoble et Waternet aux Pays-Bas) et des institutionnels français (Direction générale de la santé, Agence régionale de santé, Agence de l'eau Seine-Normandie...). Le rôle de ce comité repose sur le partage des connaissances et des expériences pour définir les conditions nécessaires à la distribution d’une eau sans chlore à horizon 2032.
Sur les micropolluants
Constitué d’une vingtaine d’acteurs publics de l’eau, de l’assainissement et des milieux aquatiques, les réflexions de ce groupe de travail portent sur la métrologie, les actions de prévention, les traitements, les études toxicologiques sur les milieux, les organismes et la santé humaine avec un objectif de partage de connaissances et d’expériences. Il se réunit à minima 2 fois par an.
La ressource en eau est vulnérable vis-à-vis de diverses sources de pollutions industrielles, agricoles ou domestiques qui impactent sa qualité. Ainsi, sous l’effet de l’activité humaine, les cours d’eau et nappes phréatiques contiennent un certain nombre de micropolluants (pesticides et leurs métabolites, résidus médicamenteux, perfluorés, micro & nanoplastiques) et substances jugées pertinentes par l’ANSES.
Dans le cadre du contrôle sanitaire et de l’autosurveillance, le SEDIF réalise 415 000 analyses réglementaires par an. En complément, depuis 20 ans, au titre de son programme de R&D, plus de 200 contaminants ont été recherchés dans la ressource mais aussi dans l’eau produite par les usines afin d’étudier l’efficacité des filières existantes.
Le SEDIF, soucieux de la santé de ses usagers, réalise régulièrement des campagnes d’analyses sur des "substances d’intérêt" pour rechercher la présence, dans la ressource en eau, de molécules qui ne sont pas (encore) réglementées. C'est notamment le cas de certains polluants éternels, dont le TFA. Ce suivi se poursuit et est complété par des campagnes mensuelles sur 48 autres pesticides, dont les métabolites de la chloridazone par exemple. Les micropolluants sont donc plus que jamais au cœur des préoccupations environnementales et sanitaires.
Le ServO, centre de pilotage intégré
Installé à l'usine de Neuilly-sur-Marne, le ServO est l’outil de pilotage intégré du SEDIF. Il exploite en temps réel les très nombreuses données du service, depuis la ressource en eau et les usines de production jusqu’au réseau équipé de capteurs et de débitmètres en passant par la télérelève des compteurs et les informations fournies par les usagers.
Ses fonctionnalités permettent de répondre aux enjeux :
- de performances environnementales ;
- de sécurité d’alimentation ;
- d’informations et d’alertes des usagers en cas de dégradation de service ;
- d’optimisation de la gestion patrimoniale.
Surveiller la qualité d’eau en réseau, prévenir les dysfonctionnements des équipements, optimiser les stratégies d’exploitation dans un souci de minimiser les impacts sur l’environnement en privilégiant les scénarios les moins énergivores, et alerter les usagers via le multicanal, en cas de dégradation du service (coupure d’eau…) sont les fonctions principales développées en réponse à ces enjeux.
Les investissements sur le réseau pour un meilleur suivi des flux par le biais d’une sectorisation et le calcul en continu des rendements par réseau et secteur complètent ce panel de services.
La plaquette de présentation (2016)
Lire la transcription
Le ServO, centre opérationnel intégré du SEDIF
Voix-off 1
Je m’appelle Claude Monet. Je suis le peintre de l’eau, de la lumière. On dit de moi que je suis le père des Impressionnistes.
Voix-off 2
Mais les temps ont changé. On ne peut se contenter d’impressions. L’eau est un bien vital qui demande des certitudes. Des certitudes pour 150 communes autour de Paris et regroupées au sein du SEDIF, Syndicat des Eaux d’Île-de-France. Des certitudes sur tout pour 4,5 millions d’habitants. C’est pour eux qu’a été créé le ServO, pour un meilleur service de l’eau.
Le partenariat entre le SEDIF et son délégataire Veolia a ainsi fait naître le système de pilotage de l’eau le plus innovant au monde, de la ressource au robinet du consommateur.
Voix-off 1
Tiens, je reconnais Auvers-sur-Oise et sa célèbre église peinte par Vincent van Gogh.
Voix off 2
Sur la rive opposée, l’usine de Méry-sur-Oise. Car la banlieue parisienne est alimentée par ses trois principales rivières, la Seine, la Marne et l’Oise. Trois usines qui puisent et traitent l’eau avant de distribuer chaque année 250 millions de mètres cubes à travers un réseau de 8600 kilomètres de canalisations. De la ressource au robinet, le ServO collecte chaque jour un million de données qui sont analysées et synthétisées en temps réel au profit de la qualité de l’eau.
Intervention d’André Santini, Président du SEDIF, Vice-président de la Métropole du Grand Paris
Le ServO, c’est un instrument extraordinaire qui est en avance sur la livraison des données puisqu’en temps réel et immédiat, toutes les datas sont aujourd’hui fournies.
Intervention d’Antoine Frérot, Président-Directeur de Veolia
Nous considérons le service dans son ensemble, de la rivière au robinet et nous obtenons ainsi des gains d’efficacité importants, performance technique au service des usagers, optimisation économique et aussi performance environnementale.
Voix off 2
Le ServO n’est pas un outil informatique vertical, c’est un outil partagé accessible à l’ensemble des acteurs du service. Il ne décide pas à la place de l’homme. Il aide à la décision. Le ServO connait à chaque instant la situation des rivières, des usines, des réservoirs. Grâce aux sondes réparties sur le territoire, il mesure à chaque instant l’état de la ressource mais aussi du réseau. Il est informé des maintenances programmées et des fuites intempestives grâce aux capteurs. Parce qu’il maîtrise les besoins en eau en temps réel, il ajuste la quantité nécessaire de produits au traitement et affine la consommation d’électricité. Mieux traiter, moins gaspiller, anticiper toujours, telle est la philosophie du ServO en toute transparence.
Voix-off 1
Ah la transparence en toutes circonstances. Tiens, je me souviens de la crue de 1910. J’aurais sûrement fait un meilleur tableau qu’Albert Marquet mais les eaux avaient envahi mon jardin de Giverny.
Dialogue :
- Oui Philippe, je t’écoute.
- Oui Christian, bonjour. Cellule de crise au ServO à Nanterre. Comment se situe la Marne par rapport aux murets ? Est-ce qu’on a encore un peu de marge de manœuvre ou c’est limite limite ?
Voix off 2
Quand un événement se produit sur une rivière – une crue ou une pollution par exemple – le ServO récupère instantanément les données et les analyse. Si la crise s’avère majeure, une des trois usines peut être interrompue. Le ServO sait gérer les volumes d’eau à travers l’interconnexion du réseau. Ainsi, les consommateurs continuent à être alimentés en toute sécurité. Une prévision de travaux sur le réseau ? Le ServO a déjà reçu l’information et l’a mise à disposition du service Clientèle qui peut informer les consommateurs concernés. De même, si le service Clientèle programme un branchement compteur au profit d'un particulier, cette prévision de travaux comme des centaines d'autres intègrent le ServO ce qui facilite l'organisation des équipes. Le ServO est donc aussi un outil qui participe à la gestion des ressources humaines.
Voix-off 1
La rivière est instant et éternité. J'ai peint le pont d’Argenteuil pour sa modernité mais je ne pourrais pas peindre votre ServO, il va si vite.
Voix off 2
Toute donnée qui pénètre le ServO est une information qui enrichit sa mémoire et permet de rendre plus performante encore et toujours l'exploitation du service. Sous la conduite du SEDIF et piloté par Veolia, le ServO gère l'eau potable pour 4,5 millions de personnes.
Intervention d’Antoine Frérot, Président-Directeur de Veolia
C'est peut-être le plus grand des services d'eau du monde par les volumes produits et par le nombre d'habitants desservis. Le ServO que nous avons développé pour le SEDIF, il est capable d'intégrer les nouveaux territoires, d'offrir plus de fonctionnalités à une échelle encore plus importante. Tout dépend de l'évolution des choses et de la volonté des élus.
Intervention d’André Santini, Président du SEDIF, Vice-président de la Métropole du Grand Paris
C'est un exemple de ce que peut réaliser une vraie délégation. Le ServO, il a pu être faisable parce qu'il y avait un grand Syndicat, des élus clairvoyants et qui acceptent de dépenser des sous et une grande société reconnue internationalement.
Voix off 2
Dans un futur proche, les villes seront de plus en plus connectées, intelligentes. Seule solution pour maîtriser leur développement et leur impact sur l'environnement, la gestion innovante des ressources est une nécessité et sera de plus en plus une exigence des citoyens. L'eau, bien vital, est ainsi au cœur de notre avenir commun.
Voix-off 1
Ce ServO, courant cinétique période bleue peut-être ? Quel artiste ou je ne m'y connais pas.