Sectoriser pour maintenir un très bon rendement, repérer & réparer les fuites

Dernière mise à jour :  jeudi 14 décembre 2023
Cette année, le SEDIF a lancé son 100ème chantier de sectorisation de son réseau.

S’il est difficile voire quasiment impossible d’éviter toutes les fuites, il est impératif de les repérer et réparer le plus vite possible pour limiter ces pertes en eau. C’est pourquoi dès 2017, le SEDIF a décidé de découper son réseau en petites zones, appelés secteurs, dans lesquelles les volumes entrant et sortant sont comptés via des débitmètres installés dans des chambres de comptage.

La différence de volume étant d’une part la consommation des usagers (identifiée grâce à la télérelève) et d’autre part les fuites. Donc moins il y a de fuites, moins il faut prélever dans les ressources en eau pour compenser ces volumes perdus et meilleur est le rendement du réseau.

Il est impossible d’atteindre le zéro fuite. Ainsi par exemple en hiver, la baisse de la température de l’eau qui circule dans les réseaux rend les canalisations métalliques plus fragiles, plus cassantes. A l’inverse, l’été et lors des canicules le réseau est sur-sollicité jour et nuit entrainant des casses de fatigues comme un sportif surmené. Donc puisque les fuites ne peuvent être évitées, il faut diminuer le volume qui s’échappe. Pour cela il faut trouver la fuite le plus vite possible, caractériser le réseau à réparer pour préparer l’intervention au mieux et qu’elle soit le plus rapide possible.

C’est quoi, la « secto » ?

Ainsi sur les 46 secteurs en cours de création, il sera plus facile de repérer les fuites puis d’envoyer rapidement une équipe de réparation. C’est l’opération de Sectorisation du réseau du SEDIF.

Cette opération nécessite la réalisation d’environ 170 chantiers pour poser des vannes et des équipements de comptage. C’est l’occasion pour le SEDIF de poser également des équipements de régulation de la pression pour adapter cette dernière à la demande durant la journée et limiter la quantité d’eau perdue lors des fuites.

Lire la transcription

Les DEFIS du SEDIF : sectoriser le réseau pour mieux préserver la ressource

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

On est aujourd'hui sur le chantier de Clichy-la-Garenne pour une opération de sectorisation et de modulation de pression. L'objectif des travaux ici, c'est de créer une grande chambre enterrée dans laquelle on va venir mettre des équipements hydrauliques dont une vanne de modulation de pression, un débitmètre et des capteurs de pression.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le découpage du réseau du SEDIF en petits secteurs permet finalement grâce à des débitmètres, donc des organes de comptage, d'analyser et de suivre les volumes qui vont entrer et sortir sur ce secteur afin d'analyser ces volumes.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Et toutes ces données qui sont connectées, elles sont envoyées à l'usine de Méry-sur-Oise.

C'est une chambre qui a des dimensions relativement importantes sur une conduite qui est de diamètre 1000 mm, donc un mètre de diamètre, qui fait partie des plus grosses canalisations du SEDIF.

On a deux dispositifs, donc comme on le disait, on a un débitmètre qui permet de compter les volumes qui passent dans le réseau et ainsi mieux détecter les fuites qu'il y a dans le réseau, sur les communes de Clichy et Levallois. Et on a aussi une vanne de modulation qui va permettre de moduler la pression c'est-à-dire l'abaisser sur les périodes de basse consommation.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le rendement du réseau, c'est vraiment l'indicateur de performance de notre réseau. C'est le rapport entre le volume consommé par les usagers sur le territoire par rapport au volume qu'on met en distribution sur le réseau. Le fait de mesurer le rendement va permettre d'orienter la recherche active de fuites. Et qui dit moins de fuites, dit moins de volumes mis en distribution sur le réseau et donc une meilleure gestion de la ressource en eau.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Ce dispositif va permettre de réaliser des économies de l'ordre de 150 000 m3 économisés par an, ce qui représente 60 piscines olympiques.

Prise de parole de Kapilan Vilvarajah, chargé de mission Performance Réseau

Le rendement du SEDIF en 2021 s'élève à plus de 90 %. Et c'est l'un des rendements les plus performants de France.

Prise de parole de Valentin Bouthière, chargé d’études Performance Réseau au SEDIF

Ce chantier est un des plus importants chantiers de sectorisation de par la taille de l'ouvrage et la taille de la canalisation. Et on va aussi installer des équipements de taille très importante, notamment la vanne de modulation qui est une des plus grosses jamais installées sur le réseau en France.

Chantiers : la barre des 100 est franchie !

Cette année, le SEDIF a lancé son 100ème chantier et achèvera 58 % de l’opération. Cette opération est réalisée principalement sur les canalisations de gros diamètre. En janvier dernier, le SEDIF a réalisé la pose de la plus grosse vanne de modulation en France à Clichy-la-Garenne.

Le Syndicat réalise actuellement un autre très gros chantier à Saint Denis. Il s’agit de créer une chambre enterrée qui accueillera un débitmètre électromagnétique et une vanne de modulation de pression de 600 mm de diamètre ainsi que des capteurs de pression. Ces équipements transmettront en temps réel les données de débit et de pression au poste de pilotage de l’usine de production d’eau potable de Méry-sur-Oise.

Ce chantier a été particulièrement complexe car la rue étant assez étroite, le positionnement de la chambre en béton destinée à accueillir les équipements ne pouvait se faire qu’en milieu de chaussée tout en maintenant la circulation dans cette zone particulièrement fréquentée. Par ailleurs cette conduite est stratégique pour l’alimentation en eau des communes situées au nord de Pierrefitte-sur-Seine. Il était donc impossible d’en arrêter trop longtemps le fonctionnement afin de ne pas mettre en risque l’approvisionnement en eau de cette zone.

Le défi est relevé grâce à la mobilisation quotidienne des équipes du SEDIF et de leurs entreprises.