Sur le terrain : découvrez en vidéo le rôle des réservoirs d'eau potable

Dernière mise à jour :  mercredi 29 janvier 2025
Les explications de Solène Thiriet le 6 décembre dernier à Sèvres (92).

Ils sont partout dans le paysage urbain. Mais, à quoi servent précisément les réservoirs ? A l'occasion début décembre du nettoyage de ceux de Bruyères-de-Sèvres (Hauts-de-Seine), plongez à l'intérieur de ces immenses cuves avec Solène Thiriet, chargée d'opérations au service Ouvrages du SEDIF.

Sur le territoire du SEDIF, l’eau potable est produite au sein de 3 usines implantées sur les trois principaux cours d'eau traversant l’Île-de-France : à Neuilly-sur-Marne (Marne), Choisy-le-Roi (Seine), Méry-sur-Oise (Oise).

Le territoire du Syndicat est constitué de zones géographiques aux altitudes variées, du niveau le plus bas pour les usines de production, où l’eau est prélevée puis traitée. L’eau est ensuite distribuée par un réseau de 8 000 kilomètres de canalisations, jusqu’au robinet des usagers et donc jusqu’aux zones les plus hautes, à + 200 m au-dessus du niveau de la mer.

Selon le lieu d’habitation, l’eau potable qui sort de l’usine doit être pompée à plusieurs reprises pour redonner l’énergie nécessaire afin de parcourir le chemin du tracé de canalisations jusqu’aux points les plus éloignés et les plus élevés du territoire, puis, selon le cas de figure, transiter au sein de réservoirs de stockage.

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Le rôle des réservoirs d'eau potable : visite du site de Bruyères-de-Sèvres

Prise de parole de Solène Thiriet, chargée d'opérations au service Ouvrages du SEDIF

L'eau potable du SEDIF provient de trois usines de production d'eau potable basées à Méry-sur-Oise pour l'Oise, à Neuilly-sur-Marne pour la Marne et à Choisy-le-Roi pour la Seine. Les usines de production sont localisées à une cote altimétrique de 25 mètres au-dessus du niveau de la mer, donc là où l'eau est prélevée et traitée. Et l'eau est ensuite délivrée par un réseau de canalisations de 8 000 km de long jusqu'au robinet des usagers. L'eau potable pour arriver au robinet de l'usager est pompée à plusieurs reprises et stockée au sein de réservoirs semi-enterrés ou surélevés aussi appelés châteaux d'eau.

Nous sommes donc sur le site de Bruyères-de-Sèvres, localisé sur la commune de Sèvres qui contient en son sein une station de pompage et deux réservoirs de stockage d'eau potable, R3 et R4, d'une capacité chacun de 2 000 mètres cubes. Nous nous situons à l'heure actuelle dans le réservoir R4 qui a été vidangé à l'occasion de la visite et d'un nettoyage planifié. Les réservoirs, éloignés des sites de production, sont situés sur les points hauts du territoire du SEDIF. Ils servent du coup de réserve de sécurité en eau potable et assurent une disponibilité permanente de l'eau potable pour les usagers. Ils permettent de réguler l'alimentation en eau des usagers en fonction de la production et de la consommation qui peut varier selon les horaires de la journée. Ils permettent aussi d'assurer une réserve en cas de sécurité incendie. La capacité de stockage en eau potable du Syndicat est de 700 000 mètres cubes et assure une autonomie comprise entre 12 et 24 heures selon les secteurs géographiques du Syndicat.

L'intégration environnementale du site a été particulièrement soignée par un réaménagement paysager complet de ce dernier, traduit par la plantation de 47 nouveaux arbres et par la réalisation en toiture d'une clairière herbacée végétalisée. Les toitures végétalisées assurent une rétention des eaux pluviales à la parcelle. En effet, 50 % de l'eau de pluie qui y arrive y est directement retenue. Elles permettent également de préserver et de développer la biodiversité et favorisent l'insertion paysagère de l'ouvrage dans son environnement.

A quoi servent les réservoirs ?

Eloignés des sites de production et positionnés sur les points hauts, les réservoirs constituent des réserves d'eau potable disponibles dites « réserve de sécurité ».

En effet, ils permettent notamment :

  • d’alimenter les usagers en assurant une régulation entre la production et la demande en eau de consommation, fortement variable selon les heures de la journée ;
  • de faire face aux demandes exceptionnelles en cas d’incendie ;
  • d’équilibrer les pressions sur les réseaux ;
  • d’optimiser les installations de pompage (maîtrise des coûts énergétiques).
Les réservoirs de Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Une autonomie jusqu'à 24h

Le réseau du SEDIF comprend 69 réservoirs (semi-enterrés et surélevés dits "châteaux d’eau").

Ils sont d’âges très variables (le plus ancien étant situé sur le site d’Avron - 1893) et de capacité allant de quelques centaines de mètres cubes à presque 100 000 m3. Le volume total de tous les réservoirs est de l’ordre de 700 000 m3.

La capacité totale de stockage au sein des réservoirs assure une pleine autonomie comprise entre 12h et 24h selon les secteurs géographiques du territoire.

La végétalisation des ouvrages

Pour ses investissements, en rénovation ou en construction neuve, le SEDIF s’attache à soigner l’intégration environnementale de ses ouvrages, par l’aménagement paysager des sites et, plus particulièrement, la végétalisation des toitures terrasses.

La végétalisation des ouvrages s’inscrit dans une stratégie globale de transformation de l’espace urbain et contribue aussi à lutter contre les canicules, en réduisant notamment les ilots de chaleur. Aux avantages multiples - diminution des surfaces imperméabilisées, lutte contre l’effet de serre, amélioration de la qualité de l’air - elle favorise une gestion raisonnée des eaux pluviales, protège l’étanchéité des ouvrages bâtis en optimisant la régulation de la variation de température de leur couverture (isolant thermique), restaure et préserve la biodiversité et la continuité écologique et contribue à la transformation esthétique du paysage urbain.

Le SEDIF crée ainsi une nouvelle génération d’installations industrielles écoresponsables dotées de toitures terrasses végétalisées : de grande envergure (5000 m² au réservoir R7 de Villejuif) et d’aspect qualitatif apprécié par les riverains (la clairière herbacée perchée sur la station de pompage et les réservoirs de Bruyères-de-Sèvres), cet habillage végétal améliore visuellement la perception de l’image des bâtiments depuis leur environnement immédiat.

Le site de Villejuif.

Dès lors qu’elle s’avère compatible avec la charge totale admissible en toiture d’un bâtiment existant, qui dépend du procédé de construction de la structure d’origine, la végétalisation est envisagée, dans le cadre des opérations du plan pluriannuel d’investissement, notamment pour le réservoir R5 de Châtillon, les réservoirs du Mont-Valérien, les réservoirs des Feuillants et de Champs-Faucillon à Clamart, les bâches B et C de l’usine de Choisy-le-Roi, l’unité d’ozonation de l’usine de Neuilly-sur-Marne, les stations de pompage d’Antony et de Villiers-le-Bel.

A ces opérations déjà engagées, s’ajouteront des projets de désimperméabilisation et de renaturation des sites non concernés par des travaux de rénovation, prévus annuellement au plan pluriannuel d’investissement 2023-2032.